Qu’est-ce que l’enseignement traditionnel en arts martiaux ?

Certains progressent vite, d’autres non malgré des années de pratique — quels sont les traits principaux de ces deux profils ?

Qu’est-ce que l’enseignement traditionnel du Taichi Chuan, Xingyi Quan et Bagua Zhang ?

 

Mettons que vous et moi voyageons ensemble en voiture et traversons une ville. Vous regardez par la fenêtre les architectures des maisons, moi les restaurants.

Bien que nous soyons assis côte à côte et ayons passé le même moment ensemble, nous n’avons ni vu, ni vécu les mêmes choses. Ce qui signifie que nous n’avons pas visité la même ville.

Étant donné que notre impression de réalité dépend de l’objet perçu, nous n’avons pas partagé la même réalité.

C’est ce qui se passe en cours.

Les élèves suivent le même enseignement, mais ils ne voient jamais la même chose. Chacun porte son regard sur ce qu’il veut selon le niveau de perspective (physique, mentale ou sociale).

L’arbre ne cache pas la forêt.

Certains ignorent même l’arbre devant leurs yeux, d’autres le cherchent sur un terrain complètement aride…

Alors, que doit-on faire pour arriver à voir les choses telles qu’elles sont ?

 

Avant d’aborder ce sujet, il est important de comprendre la différence entre une relation “enseignant-élève” et une relation “maître-disciple”.

La relation entre enseignant-élève :

Normalement, les enseignants ne peuvent pas apporter leurs valeurs et leurs pensées personnelles dans leur enseignement, et le contenu des manuels est enseigné conformément aux programmes d’études ou, dans le cas des universités, conformément au programme établi volontairement par chaque école sur la base de sa philosophie et de ses objectifs éducatifs.

Pour certains, étudier, c’est juste avoir quelqu’un pour leur enseigner avec un manuel, et que tout ce qu’ils ont à faire, c’est suivre le programme. S’ils ne comprennent pas, ils attendent qu’on leur explique comment comprendre.

La relation “maître-disciple” :

Une personne appelée “maître”, qui a acquis des connaissances, une perspicacité, une sagesse et des techniques grâce à des années d’expérience et de formations, permet de devenir ses disciples à ceux qui souhaitent maîtriser le contenu des enseignements du maître.

Dans des lieux spéciaux tels que le dojo, cuisine, atelier où il y a cette relation maitre-disciple, l’objectif d’un maître qui prend un élève est la transmission et non l’éducation.

Quelle est donc la différence entre transmission et éducation ?

La transmission, dans le milieu traditionnel, signifie transmettre la profondeur d’un enseignement authentique à quelqu’un qui a la volonté, des capacités et du talent.

Le maître transmet l’essence des techniques et des secrets qu’il a maîtrisés à un disciple de confiance afin d’en préserver le contenu pour la postérité.

Il ne s’agit pas d’un bachotage standardisé dans lequel l’étudiant est amené à mémoriser tout le manuel, mais d’une présentation totale de “l’être” du maître, de son “apparence et de son état d’être”,
afin de susciter la compréhension profonde de l’essentiel de l’enseignement.

Et les mots qui sont utilisés ne sont pas spécifiques et directs.

Les parties importantes sont enseignées par analogies, métaphores, images, ou “c’est comme ça”.

La raison en est que le contenu à transmettre n’est pas quelque chose que l’on peut “mémoriser et reproduire tel quel”.

L’enseignement est à la base inexplicable, inexprimable, voire ineffable.

Ce n’est pas un contenu conventionnel comme un manuel scolaire. Le niveau de la maitrise n’est pas mesurable par des notes ou des points.

Le mot “transmission” a généralement une forte nuance à donner quelque chose d’une longue histoire ou des arcanes techniques, mais l’essentiel, c’est qu’il présente une sphère unique où peuvent être transmises “les choses inexplicables et inexprimables” et “les choses imperceptibles à l’œil nu”.

Pour se faire accepter dans cette “sphère”, vous ne pouvez pas simplement vous présenter au dojo, demander une séance d’essai et dire : “Bon bah, je commencerai demain” , “Si je ne viens qu’une fois par semaine, il y a réduction ?”

La “relation maître-disciple” ne s’établira pas comme ça. 

Encore moins, avec l’état d’esprit du genre, “J’étais en vacances et ne viens finalement qu’une fois ce mois-ci. Est-ce que je peux payer à la séance ?”

Comment je pourrais chiffrer mon énergie investie en la divisant en nombre de cours consommés, alors que celle-ci est à la base sans calcul, et absolument pas de nature divisible… Bref.

A l’école, le contenu de l’enseignement est défini à l’avance et enseigné selon le programme, mais ce n’est pas le cas dans une école telle que la nôtre, synonyme de “dojo”.

Alors qu’est-ce qui se passe ?

Dans une véritable relation maître-disciple, le maître ne fait rien au disciple.

Si je dis « rien », les gens d’aujourd’hui peuvent être mystifiés et consternés.

J’entends dans ma tête les élèves dire, “Pourquoi il ne me dit rien à moi ?”, “Pourquoi il ne me montre rien ?”, “Pourquoi il me corrige pas ?”, “Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ?”, “Je suis venu ici pour qu’on m’enseigne !”

Das un dojo dont l’enseignement n’est pas scolaire, le système d’apprentissage est soigneusement élaboré et compilé, mais il n’y a pas de manuels d’instruction.

Sans passer par le vocable, le maître montre simplement ce qui est.

Ce qui est demandé ici n’est pas la capacité de mémoriser les choses comme on fait avec un manuel, mais de ressentir l’intégralité de ce qui est présenté par le maître.

S’il s’agit simplement de suivre le manuel, il vous suffit d’être un “bon élève”, mais pour ressentir, vous avez besoin d’une “réceptivité consciente et active”.

La réceptivité ici est une qualité qui vous permet d’accepter l’ensemble de ce qui est, sans filtre, sans aucune conclusion hâtive, ni protestation.
C’est la capacité d’accepter “ce qui est là en soi”.

Quel que soit le domaine, c’est précisément de cette aptitude que dépend la possibilité de devenir pratiquant de premier ordre.

Cette acceptabilité ou réceptivité n’est pas du tout la même chose que l’obéissance ou obédience.

Il ne peut s’agir d’une relation de domination et d’asservissement.

Pour susciter une « réceptivité totale » et non une obéissance, le maître ose ne rien enseigner au disciple.

Dès que le maître dit : “C’est comme ça qu’il faut faire”, le disciple pense : “Oh, alors c’est comme ça qu’il faut faire.” 

Il optera vite pour une attitude d’apprentissage passif et n’éprouvera pas le besoin de faire appel à sa créativité, son esprit de recherche. Il deviendra un simple suiveur.

Le maître montre et démontre toujours “ce qui est”

Tant que l’élève cherche les savoir-faire, il passera toujours à côté.

Ceux qui n’avancent pas ont tendance à vouloir chercher “quelque chose de simple à mémoriser”.

Pour eux, progresser, c’est mémoriser.

Si on leur demande quel est le mécanisme du Taiji Quan, ou quelle est la clé de la posture de l’arbre, ils ressortiront les phrases toutes faites qu’ils avaient mémorisées.

Ils jugent bon de retenir la bonne citation qu’ils ont entendue, au lieu de se baser sur une idée obtenue grâce à leurs propres recherches et à leur travail acharné.

Dans une relation professeur-élève, l’élève reçoit l’enseignement, mais dans une relation maître-élève, il dérobe l’enseignement.

Puis, quand il arrive à comprendre quelque chose d’un peu plus avancé, cette “attitude” se transforme progressivement en “être avec le maître”.

A la base, il n’y a rien à cacher dans l’enseignement. Mais les secrets (secrets, vrais enseignements, essence) sont appelés secrets parce qu’ils sont naturellement cachés.

Il est faux de penser qu’un disciple officiel ou interne est celui qui est promis à accéder aux secrets cachés. Le maître n’a pas du tout fait une telle promesse.

Une personne qui fait une promesse pareille n’est pas digne d’être appelée maître.

C’est précisément parce que les secrets (les vrais enseignements) sont cachés que la faculté d’exploration et de découverte se présente comme une nécessité pour les élèves, et c’est bien cette faculté qui est exigée d’un disciple officiel plus que toute autre chose.

Cependant, cette faculté n’apparaîtra que si la personne le désire vraiment.

Transmission rime avec transformation

Même un grand arbre, vieux de plusieurs milliers d’années, n’était à l’origine qu’une toute petite graine, ni plus ni moins.

Cependant, une graine et un arbre sont différents par leur forme et leur aspect. Comment une minuscule graine se transforme-t-elle en un arbre indestructible après plusieurs milliers d’années ?

La transformation consiste à réaliser qu’une petite graine peut devenir un grand arbre, à réaliser ce système, à l’accepter pleinement et à le mettre en pratique.

Entrer à l’école signifie prendre conscience du système de semences, et devenir un disciple officiel signifie faire confiance à ce système et prendre la décision de s’y soumettre.

La graine tombe au sol et attend patiemment la bonne occasion, se laissant couvrir des feuilles en décomposition, et finalement, de germer dans la chaleur du printemps.

Si la graine avait peur de tomber, il n’y aurait pas eu de transformation.

Seules celles qui ont réussi à se transformer laissent au monde leur apparence de plantes splendides et de grands arbres.

De même qu’une chrysalide qui n’est pas encore un papillon n’est rien d’autre qu’une chenille.

Qui aurait pu imaginer qu’une chenille deviendrait un si beau papillon et battrait des ailes ?

Et qu’est-il arrivé exactement à la chrysalide, qui n’était rien d’autre qu’une chenille difforme ?

La transformation. C’est sans doute la clé de la croissance humaine.

Cependant, les humains ont une grande réticence à la transformation.

C’est parce qu’au fond d’eux, ils sont conscients qu’elle provoque un basculement, et que ce serait terrible si une telle chose arrivait à tout changer dans leur vie.

La transformation est un changement total du “moi”, c’est la mort, une renaissance.

Les gens ont très peur de mourir et de renaître. Ils préfèrent tout nier, plutôt que d’accepter un environnement inconnu, des modes de vie et de pensée complètement différents qui s’offrent à eux.

Ils conservent leur ancienne personnalité et leur ancienne identité, dans lesquelles ils ont investi beaucoup d’argent, et vivent en paix et en silence, espérant inconsciemment qu’il n’y aura pas de changements particuliers.

Sans transformation, la croissance humaine est impossible.

La croissance n’est pas seulement un “changement”. Le changement fait référence à une transformation naturelle au fil du temps, mais la transformation est un “changement qualitatif total”.

Autrement dit, une modification radicale de la qualité de vie d’une personne. Cela n’est en aucun cas, une série de changements pratiques, bon marchés et fantoches qui semblent répondre aux tendances du moment.

La transformation ne peut se faire qu’en se confrontant à soi-même, sans se fuir, et en continuant à avancer avec une conscience forte pour atteindre ses objectifs.

Être un disciple, c’est, en termes simples, être capable d’apprendre, être dans un état d’esprit permettant de continuer à apprendre à tout moment.

Ceux qui sont capables de continuer à apprendre auront finalement la possibilité d’un changement qualitatif total, ou d’une transformation.

Comme toute potentialité de l’arbre se cache dans une petite graine d’aujourd’hui, l’enseignement traditionnel qui ne laisse pas imaginer la richesse de l’intérieur est conçu pour forcer la transformation :

La transformation du petit ego à l’illumination, de l’arrogance à l’humilité, de la vue à un éclairage, de l’inconscient à la conscience, de la connaissance à la sagesse, du banal à l’extraordinaire…

Ce sont également les conditions préalables pour cultiver un être humain de premier ordre dans n’importe quel domaine.

Ceux qui ne peuvent pas apprendre ne voient ni comprennent cela.

De nombreux petits changements peuvent se produire, mais ils sont définis de manière égoïste comme “je veux faire ceci”, “je veux faire cela”.

Le mot “学 (apprendre)” est dérivé d’un mot ancien signifiant “imiter” : imiter vraiment = ressembler vraiment = correspondre presque à la nature ou à l’état lui-même.

Alors, comment pouvons-nous “imiter” les choses cachées, les secrets, les vrais enseignements et l’essence qui devraient être cachés ?

Cela commence, avant tout, par essayer de ressentir les choses au même endroit, au même moment et de la même manière que le maître.

Tous ceux qui peuvent pratiquer mieux que les autres le font naturellement.

Ceux qui n’arrivent pas à imiter sont ceux qui regardent ce que montre le maître d’un point de vue différent de celui-ci. Ils interprètent ce qu’ils voient à travers leurs propres filtres et croyances, alors que l’apprentissage consiste à changer ces derniers eux-mêmes.

Le résultat, ils continuent à voir les choses de la même manière et tournent en rond. La relation “maître-disciple” est absente.

La relation “maître-disciple” se développe dans une relation vivante et active, dans un état d’acceptation totale afin de goûter ensemble “ce qui est là”.

Cependant, l’ego refuse toujours de le faire.

Pour l’ego, la seule valeur et le seul but de l’apprentissage semble être de ressentir ce que l’égo pense. Donc il ne valorise que ce qu’il peut prendre sur-le-champ, ce qu’il peut renvoyer à sa propre satisfaction, aussi banal et ridicule soit-il. 

Au final, il passe à côté du plus important.

Depuis de nombreuses années, je remarquais quelque chose de très intéressant.

Ceux qui arrivent à progresser font dès le départ des choses qui leur permettent de progresser, et c’est pourquoi ils y parviennent progressivement.

En revanche, ceux qui n’y arrivent pas font dès le départ des choses qui ne leur permettent pas de progresser, et c’est pourquoi ils n’y parviennent jamais.

Entre ces deux profils, il n’y a pourtant que peu de différence de capacité ou d’expérience observée.

Il est question ici de chemin à parcourir : un chemin qui va se faire et l’autre qui ne va pas se faire.

Ceux qui ont choisi le chemin qui va se faire, progressent de plus en plus dans ce sens. Et ceux qui n’y arrivent pas choisissent délibérément l’autre chemin qui ne se fait pas. 

Ceux qui progressent disent :
“J’ai écouté mon maître et j’ai fait ce qu’il m’a dit de faire.”

Et ceux qui stagnent ;
“J’ai pensais que je devais faire comme ça.”

Dans la pratique, ceux qui progressent s’efforceront de travailler selon les instructions, tout en continuant à ajuster et corriger leur regard, leur point de vue, leur posture, leurs mouvements… pour se rapprocher des instructions données.

Ceux qui ont du mal à évoluer ont un trait commun : ce n’est pas le manque d’effort ou d’enthousiasme, mais d’une capacité d’auto-adaptation : ils ont horreur de faire les choses présentées telles quelles sans demander pourquoi, et d’autocorrection : ils les font à leur manière, à leur rythme, selon leur propre interprétation tout en restant dans leur zone de confort.

Ils font tout à leur image, puis commencent à prendre leurs propres dispositions et à ergoter, en disant : “C’est plus facile de faire comme ça, c’est plus efficace comme ça”, etc.

Dans des exercices à deux, malgré mes mises en garde incessantes, dès qu’ils se trouvent face à quelqu’un, beaucoup se mettent en mode combat, comme s’ils avaient entendu sonner le gong sur le ring, avec la seule idée en tête, ne pas se laisser faire, gagner. 

Ça me fait penser aux petits cons sur la route.

Mais gagner quoi ?

En revanche, il y a de bons perdants. Ils ne se sentent pas du tout concernés par le fait qu’ils puissent être touchés ou essuyer un refus devant la force du partenaire.

Ils s’observent attentivement, cherchent à savoir dans quel cas, à quel moment et comment leurs gestes sont refusés par le partenaire.

Ils essaient de se corriger sans cesse, avec un œil détaché pour y apporter un regard différent.

La différence est énorme.

Pour comprendre et maîtriser les choses en profondeur, il est nécessaire de se peler comme un oignon.

Le Bouddha Shakyamuni a exprimé cela par “Neti, Neti” (ni ceci, ni cela /négation, négation).

Sortir de l’errance de soi dans le rêve de l’ego, le nier et nier, encore et encore.

C’est le “feedback négatif”.

Notre apprentissage consiste à nous soumettre délibérément dans un contexte difficile pour notre ego, afin de nous former, nous développer et nous dépasser.

Et ceux qui ont du mal à progresser n’aiment pas du tout cela.

L’estime de soi est un sentiment positif de valorisation de sa propre personnalité et un état d’esprit dans lequel on cultive une véritable “confiance en soi”.

L’essence de l’estime de soi est basée sur la confiance en soi, à la différence de l’orgueil qui est dérivé du “complexe d’infériorité”, du doute de soi.

Ceci dit, je n’ai pas d’orgueil pour dire que je n’ai pas d’orgueil.

Les orgueilleux se croient supérieurs aux autres en se comparant aux autres et en niant les autres.

Ils assurent leur propre personnalité en se croyant supérieurs aux autres. En vérité, dans le fond, ils se sentent inférieurs aux autres.

Ils ne peuvent pas tolérer leurs propres fautes et se blâment toujours inconsciemment, de sorte qu’ils deviennent défensifs et conservateurs par peur de l’échec et deviennent de plus en plus réfractaires.

La “fierté” est un reflet du manque de confiance en soi, une sorte d’autodéfense pour ne pas être sous-estimé, ne pas se laisser faire.

En bon français, “Ne te fous pas de ma gueule !”

C’est aussi un reflet du déni de soi, du dégoût de soi.

Une véritable “estime de soi” n’a rien à voir avec l’arrogance. Les personnes ayant une identité bien établie n’ont pas besoin de se faire remarquer pour être reconnues par les autres.

Comme elles peuvent apprécier leur propre existence, elles apprécient celle des autres. Elles sont conscientes qu’elles ne sont ni plus ni moins que les autres. Pas besoin de revendiquer leur fierté.

Les pratiquants entraînés et même préparés à la mort n’ont pas besoin d’affirmer la valeur de leur existence par l’entremise de quelqu’un d’autre.

Le travail d’abandon de soi ou d’abandon en soi se fait par une prise de conscience du soi, après avoir vécu de nombreuses situations qui nous obligent à nous regarder, avec un regard neutre qui nous ramène à l’essentiel.

Un état d’esprit basé sur l’estime de soi peut accepter que son moi est encore en développement et peut tolérer que l’on ne soit pas parfait, donc on n’exige pas la perfection des autres.

Avec un esprit ouvert, on peut accepter les autres avec leurs défauts.

Notre orgueil nous fait ressentir un fort sentiment de complexe d’infériorité par rapport à nos propres défauts et imperfections.

Comme nous ne pouvons pas accepter nos propres défauts et ne nous les pardonnons pas, nous nous sentons extrêmement impatients, effrayés et en colère lorsque les autres nous font remarquer nos défauts.

Comme nous n’arrivons pas à nous pardonner de ne pas être assez bons dans notre sphère d’estime, nous nous sentons déstabilisés, et devenons sensibles à nos propres défauts ainsi qu’à ceux des autres, et exigeons la perfection des autres.

Nous devrions d’abord nous demander si nous abordons les choses avec une mentalité basée sur l’estime de soi ou sur la fierté.

Semer la graine de l’enseignement

Or, le vent est une “vibration”, et la vibration de secousse est une condition essentielle pour que la culture s’enracine fermement pour résister au vent.

Sans la pression des vibrations indésirables et aléatoires du vent, la capacité naturelle d’adaptation aux environnements sera affaiblie.

Pour produire une splendide récolte résistante aux maladies, il ne faut pas gâter continuellement le germe, mais l’exposer au vent suffisamment violent pour susciter la force de résistance.

Il poussera des racines solides et formera une tige épaisse.

Vous devez semer la graine de l’enseignement dans l’espace de liberté que vous êtes, la faire germer et la faire pousser correctement.

Le dojo est l’endroit où vous faites cela, jour après jour, moment après moment, sans baisser votre garde, sans vous tromper, vous y faites face correctement, et continuer encore et encore.

Vous ne le faites pas pour quelqu’un d’autre, mais pour vous-même, pour le bien de votre propre existence et de votre croissance.

Forgez votre esprit et en pratiquant sans relâche, vous atteindrez une croissance personnelle encore plus grande.

Si vous tournez le dos à votre “propre croissance” pour lequel vous devriez vous battre, et que vous ne poursuivez que les compétences superficielles, vous finirez par vous retrouver noyé dans la médiocrité.

J’espère que vous ne fuirez pas vos propres problèmes, mais que vous les affronterez avec un esprit clair, que vous cultiverez les bases de votre croissance et que vous avancerez sur cette voie profonde des arts martiaux.

— Extrait de la conférence “Énergie, Matière et Conscience” du 4 janvier 2021