Quand j’étais ado, j’étais fou furieux de Karaté.
A la fac, le Karaté était ma vie. Je ne le voyais pas autrement.
Mais, malgré mon zèle et ma loyauté envers cette discipline, j’avais bien un mot qui me trottait dans la tête, qui m’inspirait, qui me hantait…
Le “jin”.
C’est le mot qui m’a fait basculer littéralement dans le monde d’arts martiaux internes chinois.
C’est pour acquérir ce mécanisme que j’ai fait un pacte avec le diable, non, pardon, avec mon maître :
“abandonner tout ce que j’avais appris auparavant pour recommencer à zéro”
(cf. LA rencontre avec mon maître)
J’avais 24 ans, 4e dan.
J’ai tout quitté du jour au lendemain.
Sans regret ?
Non, je n’ai pas eu le temps d’y penser.
J’avais tellement de choses à apprendre. J’avais vraiment soif d’apprendre.
J’y ai consacré plus de 25 ans de ma vie !
Voilà, donc, quand je parle du jing, ça m’émeut toujours.
Mais quand j’entends parler du Taichi, ça me refroidit un peu, car j’entends parler de tout sauf du jing.
Eh ben, moi j’y vais…
Il est vrai que…
La pratique du Taiji Quan est considérée comme un véritable travail intérieur où toute idée de travail en force est exclue.
L’accent est mis sur la circulation de l’énergie vitale (ou souffle interne).
La souplesse l’emporte sur la force, la douceur sur la dureté.
Mais alors, avec quoi doit-on se battre ?
Amour ?
Sagesse ?
Équilibre ?
NON, avec le Jin.
Le jin (勁), par définition, est la force qui se meut en spiral.
Par nature, cette force est observable dans tous nos gestes au quotidien, mais nous n’en sommes pas conscients.
Dans la plupart des pratiques sportives, la force dépendant des masses musculaires (蛮力) joue un rôle prépondérant.
Pour être efficace en sport de combat, il faut être jeune, grand et costaud.
Quant au jin, il nous permet d’associer nos gestes à un minimum de dépense physique et ne décline pas avec l’âge aussi facilement que la force barbare musculaire.
Cela ne veut pas dire pour autant qu’il n’y a pas de force dans notre corps.
Plus le travail de précision sur le jin se peaufine, plus notre corps est mis sous tension.
Cette force est qualifiée de tonus, à l’image d’un hauban en tension permanente.
Il est à noter qu’il y a deux types de force “jin” : Chansi jin et Chousi jin.
Le Chansi jin est utilisé par le Taiji Chen et le Chousi jin, par le Taiji Yang et le Xingyi Quan.
Pour utiliser le jin :
• Exiguïté : une limite au-delà de laquelle le jin n’habite plus
• Coordination : une fois qu’un membre de corps a fini son travail, il faut laisser aux autres de continuer.
L’apogée de la grande souplesse engendre la grande dureté (大剛).
Avec la pratique, la confiance se fortifie, l’énergie se développe et s’affirme.
Voulez-vous en apprendre plus sur ce sujet ?
Chousijin & Chansijin – secrets de la force motrice interne
Cous en ligne d’arts martiaux interne – vidéos de présentation
Comments